On m’a fait part de l’organisation d’un EcoRaid en Chartreuse pour le mois de mai :
Un EcoRaid, c’est un événement sportif qui prend en compte le respect de l’environnement et des principes du développement durable … j’ai envie de dire, c’est la base de toute pratique en montagne, mais comme ça ne va pas de soi pour tout le monde, et que les raid, trail,… se développent fortement ses dernières années, en ayant plus une approche consommatrice de la montagne que de contemplation de la beauté qu’elle nous offre, alors oui, c’est plutôt bien de mettre en avant cette volonté. (du moment que c’est pas du greenwashing) L’objectif de l’écoraid est aussi d’en profiter pour faire de la sensibilisation sur le DD auprès des participants, en plus de le mettre en application.
Pour en revenir au sujet, je vois un certain nombre points à prendre en considération autour de l’organisation d’événements sportifs en montagne (et plus généralement de la pratique en montagne):
* le respect de la règle du zéro déchet :
plus y a de monde qui passe, plus la montagne devient une poubelle … c’est juste une constatation. Pour y remédier, 2 axes :
-éviter d’avoir des déchets à ramener quand on va en montagne, ça évitera qu’ils finissent à l’insu de votre plein grès sur le bord du sentier
-et responsabiliser les gens … ce qui n’est pas une mince affaire… car à part mettre de discrets panneaux, distribuer en amont des brochures pour expliquer que jeter, c’est mal, recycler c’est mieux… il faut compter sur la compréhension du montagnard citoyen qui devrait percevoir que l’environnement doit il peut profiter et s’en mettre plein les yeux, il est là parce que d’autres l’on épargné avant lui.
donc Conseil pratique n°1 : Ne pas acheter des produits (nourriture, boissons) avec sur-emballages
Conseil pratique n°2 : Préférer une gourde ou des verres réutilisables à des bouteilles d’eau en plastique jetable
* le respect de la nature en tant que telle :
ça va :
-des animaux sur ton passage (mon préféré : ne pas donner à manger aux marmottes), aux jolies petites fleurs à ne pas arracher (hein, le génépy, doucement dessus)
Conseil pratique n°3 : Donc ne pas donner à manger aux animaux
Conseil pratique n°4 : Et ne pas cueillir de plantes qui sont protégées
-des éléments naturels qui constituent ton terrain de jeu : sentiers, rochers, ruisseaux… (éviter de détourner le cours d’un ruisseau ou de le polluer)
Conseil pratique n°5 : Lorsqu’il y a des sentiers tracés, les emprunter plutôt que d’aller dans des zones que l’on pourrait fragiliser (risque d’érosion,…)
* le respect des équipements de montagne :
Pour certains, ça fait partie intégrante de l’univers de la montagne, pour d’autres ça ne va pas de soi encore une fois :
-respecter les refuges et cabanes
-respecter la signalisation
-…
Conseil pratique n°6 : Ne pas brûler les planchers ou les tables des cabanes …. !
Conseil pratique n°7 : Avoir une signalisation respectueuse de l’environnement : éviter les marquages par des rubans plastiques, préférer les pancartes en bois posées de manière provisoire, ou éventuellement des marquages discrets à la peinture, voir une signalisation par des bénévoles 🙂
au final, c’est la règle d’or « Laisser un lieu visité au moins en aussi bon état que avant qu’on y arrive »
Mais aussi :
* de la mobilité douce pour l’approche du lieu de départ de l’épreuve :
C’est à dire choisir un mode de transport ayant un faible impact sur l’environnement : le plus simple, c’est la marche à pied, le vélo (et on fait déjà du sport là donc ça doit vous plaire), ou éventuellement les transports en commun (train, bus,…) ; ou encore l’alternative du covoiturage, le stop pour les plus courageux…
Donc éviter l’hélico ou l’avion ! Ah oui, j’oubliais le parapente pour ceux qui savent le manier 🙂
Et d’autres moyens à ré-inventer ? les tyroliennes par exemple, oui, j’attends toujours ma tyrolienne en Chartreuse !
conseil pratique n°8 : Aller sur le portail Changer d’approche, consulter et enrichir les informations de transports alternatifs pour aller en montagne
* limiter la fréquentation :
Et oui, quand il y a surpopulation, la nature disparaît ! (exemple historique : l’île de Pâques ? ) Autrement dit, si la montagne est sur-fréquentée, son environnement se détériore, et les montagnards n’auront plus qu’à disparaître à leur tour !
Conseil pratique n°9 : limiter le nombre de participants à l’épreuve, quitte à faire comme dans la Grèce antique, par tirage au sort… (ou trouver un autre moyen pour qu’on attende pas 10 ans avant de pouvoir participer à l’épreuve de notre rêve)
et on peut toujours rêver :
* un financement responsable :
Conseil pratique n°10 : Ne pas avoir de sponsors qui ont des activités en opposition farouche avec le développement durable (je vous laisse voir les sponsors de l’affiche ci-dessus pour voir qu’il y a du boulot)
En savoir plus :
* le raid en question, organisé par l’école de commerce de Paris ESCP Europe, à destination de ses étudiants :
www.ecoraid-startrekk.com
cet événement se veut compensé carbone, notamment via la plantation d’arbres en lien avec l’association www.coeurdeforet.com
*les 3 jours Raidlight Chartreuse, présenté comme écoresponsable
www.stationdetrail.com/3-Jours-Raidlight-Chartreuse.html
*Mountain Riders : le développement durable en montagne, une association qui mène des actions de sensibilisation, une brochure à consulter notamment : www.mountain-riders.org
*Mountain Wilderness, association de défense de l’environnement de la montagne, avec des projets autour des pratiques sportives en montagne :
« Ouverte à tous les amoureux de la montagne, Mountain Wilderness France défend une approche globale dans laquelle préservation du milieu naturel, équité sociale et amélioration de l’économie constituent le même défi. »
www.mountainwilderness.fr/projets-mainmenu-48/pratiques-sportives-mainmenu-180/pratiques-sportives-mainmenu-180.html
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