Trip dans la vallee de Parvati avec Thierry, francais venu d’allemagne (et Stephane au debut)
Entre la pollution touristique et environnement parfois preserve
Voici deja quelques photos de l appareil de Thierry : voir aussi en fin d’article un echantillon de mes photos
Jour 1 :
Apres une longue route en direction de Kullu, nous entrons dans la Parvati Vallee par la ville de Bhuntar et nous arrivons dans la soirée a kasol, une des principales villes de la vallee de Parvati ; après avoir effectue un peu de change (il est facile d’échanger des euros contre des roupies), nous nous attablons a Little Italie, restaurant italien ou nous commandons pizza et lasagnes.
L’estomac bien rempli, nous poursuivons ensuite notre route pour nous enfoncer dans la vallee, sous un orage et une pluie menaçante, dans un décor apocalyptique, les routes étant très abîmées par les conditions meteo : chutes de pierres et rochers plus ou moins gros, éboulements, glissements de terrain,…
Nous parvenons tout de même a rejoindre le village de Tosh, un peu perche dans la montagne.
Bien fatigue par la journée, nous allons nous réfugier dans la première Guesthouse a l’entrée du village. Accueilli par le maître des lieux, un jeune hippie d’une vingtaine d’années, nous entrons dans une tendori room qui nous offre tout de suite l’ambiance hippie qui fait la particularité de cette vallée.
L’orage cesse et nous permet apprécier les lieux et de profiter de belles vues sur les sommets enneiges eclaires par la pleine lune.
Nous ne tardons pas ensuite a sombrer dans un profond sommeil malgre la durete de nos matelas.
Jour 2 :
Le lendemain, nous avalons notre petit déjeuner, céréales ou porridge, et nous nous mettons en route en espérant atteindre une crête au dessus du village afin de bénéficier d’une belle vue sur les sommets enneiges.
Nous remontons le village en passant par l’habituelle décharge d’ordures en pleine nature.
Nous devons franchir la rivière par un petit pont de bois puis atteindre le haut d’une chute d’eau artificielle en passant par une passerelle métallique. Nous rencontrons des ouvriers au bâtiment de contrôle de l’ouvrage hydraulique qui nous indiquent qu’il est a priori possible de poursuivre notre montée a travers la foret même s’il n’y a pas de véritable chemin.
La pente est plutôt forte et après quelques lacets, nous tentons de remonter la crête, mais cela semble finalement un peu engage vu les conditions de terrain (un peu de neige et des rochers a passer) et notre équipement. Nous testons alors un autre chemin mais nous perdons sa trace dans une zone récemment deboisee. Le mauvais temps menaçant, nous choisissons de faire demi tour et rentrons au village de Tosh déguster des pasta a la tomate et quelques frites préparées par un jeune cuisinier népalais. Il est l’heure pour Stephane de repartir de son court periple.
Nous poursuivrons donc avec thierry notre route a partir du barrage en construction : plutot impressionnant, et plutot rare de pouvoir se balader sans probleme sur ce type de chantier ;
En himalaya, de plus en plus de vallees sont exploitees pour produire de l’electricite a partir de leurs cours d’eau, les grandes differences d’altitude et les glaciers etant propices a cela (ce qui ne se fait pas malheureusement sans deteriorer la beaute des lieux et les ecosystemes) afin de repondre aux besoins toujours grandissants en energie pour les villes comme les moindres petits villages de montagne (meme si paradoxalement, les regions des montagnes ne beneficient pas pleinement de l’energie produite sur leur territoire, qui est consommee prioritairement par les plaines, ainsi, dans les villages nous avons tous les jours des coupures d’electricite) ; dans la vallee de Parvati, chaque vallon semble concerner, cependant, au plus profond de la vallee, les villageois auraient resistes a un projet de plus grande ampleur qui aurait condamne les villages les plus recules, malgre l’argent promis en echange.
nous rejoignons rapidement Kalga sous une pluie battante. Nous nous réfugions dans une guesthouse toute rose et nous rechauffons aupres d’un poele et avec un bon chai, mais le beau est vite de retour!
Nous bénéficions alors de superbes vues sur les montagnes environnantes, encore bien enneigees, dans une ambiance sonore surprenante lorsqu’on est en pleine montagne (de la musique comme en plein concert)
Nous rencontrons principalement quelques israeliens, qui sont nombreux a avoir elu pour un temps domicile dans la vallee.
Si les guesthouses de la vallee servent souvent tout type de nourritures (indienne, mais aussi plus occidentale), nous en restons aux plats indiens riz, dal, legumes et chapatis.
Jour 3 :
L’objectif du jour est KIR GANGA : lieu atypique puisqu’il s’y trouve des sources chaudes a une altitude de 3000m.
Nous nous rendons donc a NakThan (Nak = le serpent). Sur le chemin, nous remcontrons 2 porteurs nepalais qui acheminent leurs marchandises a NakThan (1 heure de marche) et parfois meme plus loin dans la vallee. Ils portent chacun 40 kg, principalement des boissons, par exemple des cagettes de bouteilles en verre de cola. Par jour, ils effectuent plusieurs trajets, parfois jusqu a 6 portages dans la meme journee! Arrives a NakThan, nous faisons une pause pour nous desalterer et manger un peu ; je commande un bol de pasta, c’est le nepalais (arrive juste avant nous bien sur!) qui vient de deposer ses paquets qui se met en cuisine. Nous consommons une bouteille de coca, en verre, car c’est peut etre meilleur pour l’environnement (pas pour le dos des porteurs quoique…), les bouteilles en verre vides doivent etre normalement reacheminees dans le bas de la vallee (difficile de connaitre avec certitude leur devenir, mais on peut en voir des stocks impressionnants dans les bidons-villes), tandis que les bouteilles plastiques sont en general laissees sur place en pleine nature, finissant dans une decharge a ciel ouvert au abords des sentiers du village ou tout simplement en foret ou dans la riviere.
Nous deposons un de nos sacs a une guesthouse ou nous comptons passer la nuit afin de nous alleger et nous poursuivons notre chemin.
Sur notre passage, nous rencontrons comme dans le reste de la vallee beaucoup de grands-meres.
Nous passons devant une cascade sacree puis franchissons un pont rudimentaire pour traverser la riviere et entamons une longue marche en foret : le chemin est bien trace mais nous devons franchir un certain nombre de ravins, zones un peu eboulee et passages rendus un peu delicat par quelques neves encore presents. Sur les abords des sentiers et dans les ravins, toujours ces dechets en nombre, meme si l’on repaire a notre surprise quelques discretes inscriptions peintes sur les rochers demandant de ne pas polluer, de ne pas jeter de plastique et de respecter la nature…Ici, on est loin du compte!
Nous parvenons enfin a la sortie de la foret, dans une zone plus degagee et encore enneigee, avec quelques cabanes et maisons, nous voici a KIR GANGA. Nous entendons soudain un bruit assourdissant, en se retournant, nous voyons une importante avalanche de neige et d’eau au niveau d’une cascade sur le versant d’en face.
C’est notamment sur cette montagne, bien au delà de 3000m que sont cultivees les fameuses herbes qui font la (bonne ou mauvaise) reputation de la vallee. Le ramassage s’effectue au mois d’octobre et constitue une source de revenu importante pour la population puisque les produits sont reputes pour leurs qualites et achemines ensuite un peu partout.
En hors saison, la frequention est moindre et nous sommes donc plutot tranquilles.
Plus que quelques metres a marcher pour se retrouver dans une source d’eau chaude (au moins 40 degres), au milieu de la neige! La douche et le bain sont fortement appréciables après les efforts fournis pendant la montee.
Lors de la redescente, apres un the au citron dans une cahute d’une grand mere, je propose a thierry d’aller tout de meme voir a quoi ressemble une guest house un peu sur les hauteurs avant le village de NakThan. Le chemin y est indique par des inscriptions de directions et d’autres plus originales et philosophique, on retrouve aussi des inscriptions demandant de ne pas polluer (sous peine d’une amende) ou encore de ne pas voler les pommes dans les arbres!
Parvenu a la maison bien isolee en pleine montagne, nous y rencontrons le proprietaire, un nepalais qui nous accueille chaleureusement et nous fait visiter sa guesthouse, simple mais bien arrangee. Nous retrouvons sur les murs et dans les pieces des inscriptions semblables aux precedentes invitant a ne pas polluer et a respecter la nature. C’est ce nepalais qui est l’origine des inscriptions sur les rochers des sentiers de la vallee : des inscriptions un peu illegales mais qui ne font de mal a personne, juste des mots c’est le moyen qu’il a trouve pour s’exprimer et proteger a sa maniere la nature menacee.
Thierry etant comme moi conquis par le lieu, il propose d’aller recuperer son sac laisse a l’autre guest house et de passer la nuit ici. Le soir est deja tombe et nous faisons donc rapidement un aller-retour arme d’une lampe torche, alors que la pluie s’invite.
Nous passons une agreable soiree autour du poele, a la decouverte des histoires et legendes de la vallee en compagnie de 2 nepalais.(sako un jeune cuisinier) The excellent.
Jour 4:
Apres un bon petit dej (avec notamment une bonne omelette pour moi), nous remercions nos hotes. Ils nous montrent avant notre depart differentes pierres et cristaux remarquables que l’on peut trouver dans les montagnes alentours.
Nous repartons doucement de la vallee, d’abord a pied, puis une fois la route et le premier village rejoint, nous voulons prendre le bus mais il vient juste de partir, loupe de peu!
Il nous reste a prendre le taxi. Nous sommes au depart que 2 mais apres un appel par haut parleur, nous rencontrons 2 jeunes indiens qui ont egalement besoin de faire le trajet et se joigne donc a nous, divisant par 2 le cout du taxi, pratique et ecologique!
Nous faisons etape a Manikaram, une petite ville a touriste plutot betonnee et pas tres belle (mais disposant egalement de sources chaudes), ou nous en profitons pour faire quelques achats a des prix tres competitifs (bien que la fabrication des produits (venant du Nepal notamment) ne doit pas toujours respecter au mieux les droits humains…)
Nous prenons cette fois le bus pour rejoindre Jari, petit village et trouver une guest house perdu dans la montagne…un peu trop perdue car nous ne parvenons pas a la trouver d’autant que les villageois nous disent qu il n’y en a pas! Le lendemain, nous constatons pourtant qu’elle existe bel et bien en prenant un bon cafe avant de repartir de la vallee.
En savoir plus :
www.himdhara.org/2014/03/03/discussion-on-forest-rights-act-at-nakthan-parvati-valley/
www.france24.com/fr/20111216-reporters-Himalaya-vall%C3%A9e-Cannabis-nepal-Manali-inde-trafic-drogue-cannabis-marijuana-france24/