Traversée de la Suisse à Vélo du Léman au Sud Tyrol


Quand on aime faire du vélo en montagne, l’idée de parcourir les Alpes à vélo est très attirante… mais les Alpes, c’est grand et ça demande un peu de temps ! Pour cette motivation de dernière minute à quitter mon bureau surchauffé (30°C avec la clim), je n’ai qu’une grosse semaine, ça sera donc les Alpes Suisses. Les itinéraires cyclables sont bien plus développés qu’en France et on trouve de belles pistes cyclables bien larges au milieu de nul part (méfiance tout de même, parfois les « itinéraires cyclables » suisses empruntent des pistes plutôt adaptées aux vélos tout chemins voir aux VTT). Je rejoins le lac Léman en train TER. Pour une fois, ce n’est pas le train qui est en retard, c’est moi, j’arrive finalement en fin d’après-midi.

Jour 1 :

Au départ d’Evian les Bains, il faut longer le lac sur la route principale, et oui, on est encore en France, pas de piste cyclable. Je rejoins ainsi St Gingolph, souvenir de mon départ depuis ce village lors de ma traversée du Léman à la Méditerranée il y a quelques années. Arrivée à Port-Valais, on trouve la première piste cyclable le long d’un canal.

Jour 2 :

L’itinéraire cyclable suit principalement le long du Rhône, passant par Martigny, Sion, Brig pour finir par s’élever , passer dans des villages et emprunter des petites routes et pistes jusqu’à 19% ! Sur la fin, l’itinéraire n’est plus vraiment cyclable et les forces commencent à manquer… je finis tout de même par rejoindre la station de Fiesch.

Jour 3 :

Petite journée de repos, c’est à dire que je vais randonner du côté du glacier d’Aletsch, le plus long glacier des Alpes Mobilité douce oblige, j’emprunte le téléphérique pour me rendre au sommet (ou presque) d’Eggishorn (il faut dire que la montée en station n’a pas grand intérêt). J’emprunte d’abord un itinéraire en crête assez rocheux offrant une vue plongeante sur le glacier puis je rejoins le sentier permettant de boucler le long du glacier.

Je redescends en début de soirée (bien que le ciel s’éclaircie et que ça donnait envie de rester bivouacquer) pour enfourcher à nouveau mon vélo. mais le parcours étant assez plat et linéaire, j’en profite pour tester le train suisse sur quelques arrêts histoire aussi de gagner du temps : la montée du vélo dans le wagon spécial vélo est assez sportive (difficile de comprendre pourquoi le wagon vélo est bien plus haut que les autres, heureusement que le contrôleur nous aide 🙂 et le tarif dissuasif car il faut payer le double du prix normal pour embarquer son vélo…

Un peu de vélo et me voilà à Gletch pour y passer la nuit, avec un plantage de hamac assez accrobatique au vu du peu d’arbres disponibles (ou comment tendre un hamac entre des buissons au raz du sol).

Jour 4 :

Ca démarre fort dès le lever du jour, pour grimper le Furkapass, magnifique !
Je fais une bonne pause avant la descente sur Andermatt et un nouveau col : l’Oberalppass (un peu plus de 2000m) au bord d’un lac… aussi accessible en train !

Le ciel se couvre et l’orage menace. Je m’arrête après la descente dans un village, et alors que je cherchais un endroit pour mon hamac, je tombe sur une aire de jeu… où j’ai tout juste le temps de m’abriter que la tempête arrive, un gros orage et une bonne pluie. Bref, j’ai planté mon hamac et dormi dans l’aire de jeu : plutôt pratique !

jour 5 :

Au réveil, les nuages se dissippent peu à peu, la pluie s’interrompt et je peux poursuivre mon périple dans une ambiance au départ humide et fraiche mais le beau temps revient. Je pousse jusqu’à Bergun, sur la route du col d’Abulapass.

Jour 6 :

Montée au col Abula, difficile car ma chaine a de plus en plus de mal (elle est bien usée). Ca s’améliore finalement et je poursuis par un nouveau col, en compagnie d’allemands. Comme je m’accroche bien, voir je les dépasse parfois, on franchit presque en même temps la ligne d’arrivée et on va alors boire ensemble une bière suisse. Ne reste plus que la descente sur Santa Maria.

Jour 7 :

Les allemands m’ont conseillé de passer par le col de Stelvio (2757m !) le plus haut col routier d’Italie. Hé oui, j’arrive déjà en Italie 🙂 Au col, l’ambiance est assez bizarre car c’est du tout aménagé et c’est une grosse zone touristique. On aperçoit les glaciers pas bien en point et leur remontés mécaniques…

La descente mène au parc national de Stelvio. J’en profite pour monter à un refuge bien situé, dommage, j’aurais dû prévoir d’y dormir.
Dans le parc, le bivouac est interdit (malgré une grosse aire de pique-nique et des places à barbecue). J’accroche donc mon hamac à proximité du camping, seul endroit où le camping est bien sûr autorisé.
Pour fêter mon arrivée en Italie, une bonne averse me réveille en pleine nuit, m’obligeant à mettre le toit de mon hamac… en pleine nuit et en restant dans le hamac, l’opération n’est pas évidente !

Jour 8 :

Je rejoins Bolzano via de petites routes bien fléchées au milieu des vergers. Seule la fin est moins agréable car un peu monotone : on longe longtemps et tout droit la rivière de l’Adige et la ligne de train. J’en termine en m’arrêtant dans un Radbar (bar à vélo) pour y déguster une assiette de ravioli aux orties Miam 😉

Arrivé en gare, c’est un peu tard pour rejoindre la France dans la journée ; je fais donc une étape à Milan. pour la soirée et la nuit.

Jour 9 :

J’ai pris le premier train pour rejoindre Turin et Bardonnachia. Le train pour Bardonnachia n’est pas très rapide.

A Bardonnachia, j’en profite pour me ravitailler. Je me renseigne pour rentrer en France et je comprends vite que le col de l’Echelle est la meilleure option pour franchir la frontière. En effet, le tunnel de Fréjus n’est pas accessible aux vélos et il faut sinon faire le détour par le col de Mont Cenis dont la route a plus de trafic.

Va donc pour le col de l’Echelle. Comme je ne suis pas migrant, les gendarmes me laissent passer (après m’avoir demandé si j’avais vu dans quelle direction allaient les migrants…) et je rejoins Névache pour une glace rafraichissante.

Je descends alors sur Briançon  et monte au col du Lautaret. Surprise, je me fais arrêté par des amis qui rentrent de Slovénie ! Néanmoins, je ne dois pas trop trainer car la soirée approche et qu’il reste de la distance pour rejoindre Grenoble. En effet, après les quelques lacets de descente et la piste cyclable du Chambon (je n’avais jamais vu une piste cyclable aussi large dans les alpes françaises 😉 la route se poursuit après Bourg d’Oisans en longues lignes droites qui paraissent interminables (et peu agréables car il y a uniquement une petite bande cyclable).

J’arrive en agglomération grenobloise la nuit déjà tombée, plutôt épuisé. Fini les vacances !